Thème Le roman maghrébin de langue française Nouvelles postures, nouvelles esthétiques Argumentaire En ce troisième millénaire, la production littéraire a connu dans l’espace maghrébin une importante profusion. La littérature maghrébine, avec sa diversité et sa complexité ne cesse de s’enrichir, de se renouveler, de s’affirmer et de s’affiner avec le temps. L’un des facteurs majeurs qui ont favorisé son épanouissement c’est son intégration dans le champ de la mondialisation. Elle s’inscrit dans un environnement caractérisé par la mobilité et la mouvance, elle facilite aussi la circulation des idées et des cultures. Cette littérature semble a priori marquée par des divergences et des transformations dues à l’intersection des langues, des genres, des formes et des discours. Il faut reconnaitre qu’elle est aussi fondée sur une suite de rencontres historiques, culturelles et sociopolitiques qui contribuent à une certaine forme de ré-conciliation entre passé et présent. À cet égard, le renouvellement du roman maghrébin de langue française, au rythme de ce XXIe siècle, inaugure de nouvelles postures littéraires (J. Meizoz, Postures littéraires. Mises en scène modernes de l’auteur, 2007, p. 45). Une nouvelle génération d’auteurs emprunte une identité littéraire lui permettant d’occuper une position dans "le champ littéraire" (P. Bourdieu, Le champ littéraire, 1991, p. 29). Dans le cadre de cette journée d’étude, il est question de s’interroger sur la manière dont ces auteurs modèlent leur image et construisent une singularité auctoriale selon les exigences de l’époque, selon les attentes du public et les contextes ; nous citons en exemple, A. Benmalek, Y. Khadra, B. Sansal, H. Grine, S. Bachi, M. Bey, F. Laroui, M. Mokeddem et autres. Dans la perspective d’une créativité littéraire qui particularise ces auteurs, de nouvelles thématiques et esthétiques ont vu le jour en résonance avec les mutations socio-politiques que connait cet espace ces dernières décennies. Des thématiques qui témoignent et rendent compte d’une réalité ancrée dans l’actualité et nourrie de dissensions et de contestations. Bon nombre d’écrivains (de l’espace maghrébin ou de la diaspora) transgressant tabous et censures, tentent d’inscrire leur écriture dans une démarche de l’inter-dit, située entre l’Histoire, l’intime, l’individuel et le collectif. Ils proposent une autre vision élargie de l’homme en interrogeant les articulations et les enjeux qui peuvent aider à penser le monde autrement. C’est dans cet état d’esprit que cette littérature a pu évoluer et trouver ainsi son champ d’investissement. Quant à la dimension esthétique, composante fondamentale de toute littérature, celle-ci préconise des modes d’écriture qui s’inscrivent dans la pluralité, la diversité, la subversion et l’hybridité, elle invite à considérer la façon dont les écrivains repensent l’espace littéraire et prêtent au genre romanesque une prose et des techniques qui bousculent les cadres traditionnels du discours. Compte tenu de cette nouvelle mouvance du roman maghrébin, cette journée d’étude a pour objectif d’articuler sa thématique autour des axes suivants (la liste n’est pas exhaustive) : Nouvelle(s) mouvance(s) du roman maghrébin de langue française. La construction posturale de l’auteur maghrébin à l’ère de la mondialisation. Une littérature aux écritures plurielles. Processus d’écriture et élaboration d’une esthétique de la singularité. Le discours dénonciateur : stratégies posturales et rhétoriques du dé-voilement et de l’inter-dit.
Comité d’organisation : L. Sari, R. Benmansour, A. Mecherbet, A.Khelfoun, S. Zerara, Y. |